Pour une synthèse des définitions sur la santé :
ne pas confondre hôpital et lieu de soins (centres de santé, dispensaires, lieux de médecine de ville)
les acteurs de santé se caractérisent par une équipe pluridisciplinaire : médecins, infirmiers, aides soignants, etc.
ne pas confondre l’idée d’accès aux soins pour tous et la gratuité des soins
les structures publiques ne renvoient pas à la gratuité des soins
classifications des structures de soins et des institutions : public/privé, hôpitaux/cliniques
Définition de la maladie
La maladie est l’altération de l’état de santé par suite de l’incapacité du corps à utiliser ses défenses organiques contre une agression extérieure (traumatisme, virus, infection, bactéries) et de l’incapacité à résoudre des conflits internes psychologiques.
La maladie peut s’appréhender en six points :
Le tableau clinique composé d’un ensemble de signes et de symptômes liés à une maladie. Les signes sont des manifestations objectives d’une pathologie (ex : fièvre, tension, rythme cardiaque) et les symptômes constituent des descriptions subjectives faites par le patient d’une manifestation de la même pathologie. Pour dresser un tableau clinique, il faut lier la science et le ressenti du patient sur la pathologie.
L’étiologie est la science qui étudie les causes et les facteurs de risque d’une maladie. Après avoir enregistré les signes et les symptômes, il s’agit de s’appuyer sur les facteurs/causes de risque pour étayer son diagnostic.
Une fois la maladie décrite, mise en place du traitement curatif ou préventif.
Les complications liées à la pathologie identifiée et/ou au traitement prescrit surviennent.
L’histoire (globale) de la maladie est mise en lien avec l’histoire de la maladie propre au patient.
Les répercussions sociales de la maladie, en termes de modifications, de changements voire de crises pouvant s’exercer sur le patient (par ex : sur le mode alimentaire ou d’autres pratiques).
Le but est de parvenir à décrire la maladie en suivant ce plan.
Les principales catégories de maladie (cinq catégories)
Les maladies professionnelles : elles sont liées à l’activité professionnelle d’un individu. Elles sont généralement le résultat de l’action d’agents physiques ou chimiques. Elles peuvent être dues à une intoxication de substances dangereuses, ex : maladies professionnelles de contact ou d’ambiance comme des allergies à une substance particulière.
Les maladies infectieuses : il s’agit d’affections apparaissant après la fécondation, que se soit pendant la vie utérine ou après la naissance. Elles englobent les virus, bactéries, parasites. Concernant les infections, on retrouve toutes les MST (sida, etc.) et les maladies dues à une exposition à des parasites comme le paludisme, la tuberculose, le tétanos (fait suite à une bactérie). Il faut faire une différence entre les maladies immunitaires et virales (maladies infectieuses). Les premières sont des pathologies en rapport avec une modification plus ou moins grave des moyens de défense de l’organisme et les secondes sont déclenchées par un virus qui se propage dans l’organisme sans forcément que cela ne perturbe les moyens de défense immunitaire.
Les maladies héréditaires : dites aussi maladies génétiques, il s’agit de maladies transmises par le spermatozoïde ou par l’ovule. Les affections sont présentes dès le début de la vie intra utérine. Elles sont le résultat de la présence, au niveau des chromosomes, de gênes anormaux, ex : diabète, mucoviscidose, daltonisme.
Les maladies métaboliques : elles désignent une affection en rapport avec une perturbation du métabolisme, soit l’ensemble des réactions qui se produit à l’intérieur d’un organisme vivant complété par l’élaboration de certaines substances associées à une émission d’énergie. Ces maladies sont donc en rapport avec la transformation de substances par le métabolisme et peuvent être héréditaires ou acquises.
Les maladies chroniques : il s’agit de maladies présentant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes :
elles sont permanentes
elles donnent une incapacité résiduelle
elles sont provoquées par des altérations pathologiques irréversibles
Ces maladies s’inscrivent dans le temps et demande une mise en observation ainsi que des soins sur une longue durée. Elles se caractérisent aussi par la gestion qu’elles impliquent, soit en termes de répercussions sociales, soit par rapport à l’incertitude qu’elles procurent. Le nombre de maladies chroniques ne cessent d’augmenter en raison de deux facteurs :
le progrès scientifique : repousse les frontières de certaines maladies qui s’inscrivent dans le temps (chronique et durée)
le vieillissement de la population : les évolutions de la société, en termes de progrès médicale, et les comportements (alimentaire, mode vie, activités régulières) ont mis en évidence des maladies chroniques comme la démence confusionnelle, les maladies de Parkinson et Alzheimer.
L’OMS lutte contre les maladies chroniques par la promotion de la santé. L’objectif est de permettre une meilleure prise de conscience de l’importance de l’épidémie mondiale des maladies chroniques. L’OMS participe à la création d’un environnement sain en particulier pour des populations pauvres et défavorisées et au ralentissement de la progression des facteurs de risque en inversant les tendances/comportements et prévenir les décès et les incapacités durables.
Les maladies à répercussions sociales
Une maladie est souvent connotée par le biais des représentations sociales qui s’en dégagent et qui renvoient aux faiblesses, au manque de résistance de l’organisme. Lorsque l’individu est malade, il fait abstraction du monde extérieur, un retour sur le corps s’opère et tous les maux vont être prévalents. Reste à s’interroger sur le sens qui est donné à la maladie ?
Ce sens dépend des représentations personnelles et il est mis en exergue par des phénomènes exogènes et endogènes. Les phénomènes exogènes relèvent de ce qui est extérieur à l’individu et qui vient nuire à l’ordre des choses, à la santé, au bien-être (croyances, rituels, aspects scientifiques). Les phénomènes endogènes constituent des causes de la maladie venant de l’intérieur, c.a.d que l’homme serait lui-même générateur de sa maladie (source génétique ou virale).
Ce sens dépend aussi de la façon dont l’individu va vivre la maladie. Par ailleurs, le vécu de la maladie va dépendre du modelage culturel. De ce fait, le comportement individuel permet de fournir du sens à la maladie, reste à saisir comment le contexte psychosocial a habitué l’individu à la maladie.
Le sens de la maladie est, de plus, lié à la conception de l’individu sur la maladie. Lors de l’apparition de la maladie, une modification de la vie quotidienne s’opère, en termes de crise ou de changements. La conception est alors en rapport avec l’activité, voir C. Herzlich, première sociologue à traiter le thème de la sociologie de la santé en établissant un rapport entre la conception de la maladie et l’activité. D’après l’auteur, la maladie est soit destructrice (inactivité totale de la maladie), libératrice (effacement du quotidien, tensions sociales) ou elle en devient un métier (la maladie prévaut et la fonction du malade est de lutter contre elle en l’étudiant et en s’y investissant).
Même si ces trois conceptions sont différentes, elles peuvent s’appréhender comme des stades de la maladie (cf. les stades d’acceptation de la maladie d’après J-P Assal Lacroix).
Les répercussions sociales vont partir du pré requis suivant : la maladie est une modification de son état de santé. Trois mouvements se dégagent de ce pré requis :
la modification/changement entre un état A et un état B qui fait vivre une évolution se caractérisant soit par une stabilité, un ralentissement dans le changement perçu, soit par une désorganisation qui perturbe l’ordre des choses
la désorganisation relève de tout ce qui a effet sur le comportement, ma stabilité conjugale, professionnelle et personnelle. Mouvement qui perturbe la vie sociale avec une perte de règles et d’enjeux. La vie personnelle est désorientée, incapacité à poursuivre son propre projet de vie. La maladie a un impact sur la vie sociale de part la dépendance du malade aux soins
la crise (vient du grec “crisis” qui signifie décision) manifeste l’impossibilité ou l’obligation de prendre une décision. La crise peut être de nature économique, relationnelle, sociale, psychique (déstabilisation), liée aux valeurs (perte d’idéologie). La crise est un moment (X) qui se caractérise par le passage d’un état connu (A) et un état inconnu (B), d’où une tension/rupture dans l’équilibre. Pour sortir de la crise, un nouveau système doit être trouvé tant au niveau du fonctionnement que de l’entourage du malade (cf. les personnes ressources)
L’association des notions et des conceptions de la maladie permet de repérer des éléments dans la prise en charge de personnes malades. Reste à faire l’état des lieux de ces éléments :
connaître le contexte, le mode de vie du patient
saisir comment la maladie est perçue par le patient, son entourage, l’équipe médicale et soi-même
saisir comment la maladie est ressentie, quels sont les signes, les complications, quelle est la nature de la crise, quels sont les changements qui sont en jeu ?
s’interroger sur les facteurs qui pourraient accentuer l’aggravation de la maladie
réfléchir sur les causes qui mettraient le patient en difficulté en se basant sur des faits objectifs nécessaires et suffisants
se demander comment l’assistant de service social peut aider le patient dans le cadre de ses missions