Jeudi 25 septembre 2008 à 9h30 :
« La construction du sujet » Claire HARMAND (psychiatre)
LE SUJET : référence à la psychanalyse
INDIVIDU : c’est quelqu’un qui est indivisible
PERSONNE : persona (en latin) qui veut dire un masque
MOI : plutôt du côté de l’objet
Etymologie : « je » ……….soumis, assujetti : à quoi ? au langage
Travailleur social considéré comme sujet
Il y a des choses qui nous échappent et d’autres qui restent. On ne naît pas sujet, on le devient. C’est l’éducation qui va permettre la construction du sujet. Les fonctions paternelles et maternelles sont présentes dans la construction du nouveau-né.
Avant la naissance
L’enfant est d’abord un objet dans le désir des parents.
FREUD (1890-1939) pour introduire le narcissisme (PUF : la vie sexuelle) : il explique les grands rêves des parents pour leur enfant, ils veulent en quelque sorte rattraper dans l’enfant ce que eux n’ont pas pu faire.
Un enfant peut ne pas avoir été désiré mais bien accueilli après. Maintenant, la contraception existante permet que les enfants soient davantage désirées même si parfois ce n’est pas le cas.
Dès sa naissance, il est inscrit dans l’ordre des générations ; on peut parler donc de coupure entre deux générations qui se succèdent. D’autre part, il va porter le nom de famille : donc l’enfant est lié aux autres membres de la famille.
Rattachement mais à la fois une coupure
Il reçoit un prénom ou des prénoms : aujourd’hui, invention des prénoms
C’est à travers la langue que tout se véhicule. Le fait de rentrer dans le langage, permet la canalisation de certaines choses. Le langage fait parti de l’ordre symbolique (avant nous et ordre notre)
Pour les parents, ils vont être l’Autre.
Au moment de la naissance
Certains (comme Otto Rank) pensent qu’il y a un traumatisme à la naissance. En 1924, il publie Le traumatisme de la naissance, s'intéressant à ce qui se trouve avant le complexe d'Œdipe, et proposant une vision différente de celle de Sigmund Freud, ce qui amènera ce dernier à prendre de la distance. C’est un choc et un bouleversement car il y a un le réel de son corps bien constitué ou malade (aujourd’hui moins de surprise avec l’écographie)
La naissance est une séparation initiale entre l’enfant et la mère. En effet, c’est une séparation entre le placenta, les enveloppes et l’enfant.
C’est pourquoi, on peut penser qu’il y a un certain malaise car l’enfant est complètement indépendant de l’Autre.
Après la naissance
L’enfant va s’attacher assez vite à quelqu’un. Les relations mentales sont faites d’ambivalence.
Il y a une sorte de fusion avec la mère et le sein nourricier de la mère est une sorte de relation sexuelle.
L’enfant ne différencie pas le sein par rapport à son corps. Le sein va devenir un objet car il lui manque !
Il y a un malaise physique auquel la sensation de bercement répond. C’est pourquoi l’enfant s’attache davantage à la mère.
Lorsque l’enfant perd sa mère, cela permet le développement subjectif.
Le sevrage instaure également une coupure qui aura des effets. Le sevrage est accepté ou non et pour cela, la mère va avoir recours à différents stratagèmes.
Nancy HUSTON : l’espèce fabulatrice. Elle met l’accent sur les empreintes de l’enfant.
La parole permet de supporter l’absence de la mère.
FREUD : Au-delà du principe du plaisir (ESSAIS de Philosophie PAYOT). Il a appelé cela le « fort-da » qui est une appellation allemande et qui signifie fort = parti et da = ici
Le désir s’humanise et l’enfant commence à utiliser le langage. On peut dire que l’enfant est ^ris dans un bain du langage ; il s’est quand on l’appelle et répond par un sourire.
Ce qui le structure montre le mode auquel les parents l’acceptent.
Rencontre des mots avec son corps………mis en place de l’inconscient (c’est une part du sujet)
Lorsqu’il y a un isolement, l’enfant présente un VIDE.
La structuration imaginaire
Jacques LACAN (psychanalyste français)
Le stade du miroir : entre 6 et 18 mois, il se regarde dans le miroir et regarde sa mère mais il attend une reconnaissance de la mère : il attend un « c’est toi »
Fonction imaginaire est basée sur la réciprocité de l’autre. Notre pensée à nous passe toujours par l’imaginaire.
Sur le plan du réel, on va trouver l’identification de l’objet. L’enfant va s’identifier à son père et à sa mère. Il y a plusieurs identifications :
• L’identification au père
• L’identification au symptôme
• L’identification à partir d’un trait particulier
L’enfant a un objet à retrouver : LA MERE…………..ANGOISSE
FREUD : le petit HANS : il s’imagine des tas de choses pour faire face à son angoisse. Le petit HANS a peur de perdre son organe sexuel : LA CASTRATION
Pour expliquer ce qui ne va pas, l’enfant fabule.
L’élément symbolique [qui se symbolise sous forme de la demande et du langage] intervient en élément séparateur pour stopper toute cette imagination
La demande : l’enfant s’interroge « qu’est ce qu’elle veut ? ». Cette demande est issue d’un manque et elle se distingue du besoin. L’enfant comprend néanmoins que la demande est nécessaire pour satisfaire ses envies ( besoin de tendresse, d’attention )
LA MERE ET L’ENFANT :
WINICOTT : la notion de la mère suffisamment bonne
Superficiellement on peut résumer la mère suffisamment bonne comme celle qui sait donner des réponses équilibrées aux besoins du nourrisson, ni trop ni trop peu. On l'oppose à une mère qui ne serait pas assez bonne. C'est à dire qui laisserait l'enfant en souffrance et dans l'angoisse néantisante. On l'oppose aussi à une mère qui serait trop bonne. C'est à dire qu'elle répondrait trop aux besoins de l'enfant, et ne le laisse pas assez ressentir le manque qui est également essentiel à sa constitution, plus précisément a l'identification du moi comme différencié de la mère. Ce trop maintient l'enfant dans une sensation de toute puissance et d'omnipotence.
Il décrit l’objet transitionnel appelé plus communément « doudou » qui permet de supporter la séparation.
LACAN : « le rôle de la mère, c’est le désir de la mère »
En possédant son enfant, la mère est comblée. Si cela reste comme ça, l’enfant se développera moins.
La fonction paternel est la pour faire la séparation imaginaire. Le père est en quelque sorte celui qui transmet la loi.
On peut parler du complexe d’Œdipe : Concept théorique central de la première topique de Sigmund Freud, et l'une des découvertes principales de la psychanalyse, le complexe d'Œdipe se définit comme l'ensemble de pulsions qui pousse l'enfant mâle, lors du troisième stade du développement (stade « œdipien » ou « génital », entre deux et trois ans, après le stade oral et le stade sadique-anal), à ressentir une attirance pour sa mère et une hostilité pour son père.
L’enfant se rend compte que le père est un rival. Le père symbolique (4ème terme) va intervenir comme privateur de la mère. Seulement, cette privation : l’enfant l’accepte ou non (comme le sevrage). Elle est introduite au désir (issu du manque). Il faut que l’enfant construise son désir.
En effet, il y a autre chose pour la mère que l’enfant.
Quand cette séparation n’a pas lieu, l’enfant est dans la psychose (il se raconte des histoires).
Dans certains cas, il y a des perversions, des déviances : certains enfants n’arrivent pas à accepter les coupures, l’autorité, …
A son tour, l’enfant prend la parole, il est SUJET qui va se construire mais il garde une certaine aliénation.
La puberté
Différence des sexes : TRAUMATISME
Il y a une transformation du corps vécu comme une violence interne
C’est une rupture avec l’enfance. Le sujet constitué n’est pas figé ; il fait des rencontres, connaît des remaniements.
Au moment de la puberté, l’enfant se constitue à partir de l’Autre (une sorte de modèle que l’on adapte à soi) ………….le TRANSFERT ( n’est pas réservé à la psychanalyse )
Il n’y a pas de sujet sans autre, sans manque, sans inconscient.
SUJET PARLANT : langage
SIGNIFIANT : précède le sujet
Le sujet parlant est un sujet fragile.
SUJET DESIRANT (émerge par indice, par la parole) : manque dès le début
SUJET UNIQUE : différence de tous les autres ayant à supporter sa part de solitude
PAR CONSEQUENT, LA CONSTRUCTION DU SUJET EST CONSTITUE D’EPREUVES.